Réaction à l'évacuation du camp
de migrants Place de la République
24 novembre 2020
Les images de la dispersion de quelques 500 migrants et militants associatifs regroupés place de la République hier à Paris ont suscité l’indignation. Les forces de l’ordre sous l’autorité du Préfet de Police ont usé de violences physiques disproportionnées pour empêcher la création d’un nouveau campement.
Le Maire de Saint-Denis s’élève contre de tels procédés, dont la brutalité n’est pas une réponse digne de la République face à la situation de détresse vécue par ces populations.
Voici moins d’une semaine, c’est un campement de près de 3500 migrants implanté à Saint-Denis qui faisait l’objet d’une évacuation accompagnée de la mise à l’abri de 3000 personnes. Il est donc évident que l’absence de solutions de mise à l’abri pour 500 d’entre elles a eu pour conséquence directe la tentative d’installation dispersée violemment hier soir à Paris.
Ce matin même, les riverains de la Porte d’Aubervilliers ont constaté avec stupéfaction que les forces de l’ordre repoussaient systématiquement les mêmes migrants en dehors de Paris, en leur indiquant ostensiblement la direction de la Seine-Saint-Denis. En tant que Maire de Saint-Denis et Président de Plaine Commune, Mathieu Hanotin proteste fermement contre cette attitude cynique et irresponsable qui fait d’un département déjà fragile le réceptacle systématique de populations en grande détresse.
Il exige qu’à l’image de ce qui a déjà été mis en œuvre par les services de l’Etat pour 3000 migrants la semaine dernière, le nécessaire soit entrepris de toute urgence pour la mise à l’abri des 500 personnes restées sans solution.
En outre, parce que le problème perdure en Seine-Saint-Denis avec près de 70 évacuations de campements ces dernières années, l’Etat doit sans délai prendre la mesure d’un phénomène devenu structurel.
La responsabilité des pouvoirs publics est très directement engagée. Ils doivent enfin mettre en œuvre un ensemble de politiques publiques efficaces et conformes aux valeurs républicaines, en lien avec les associations et les collectivités territoriales. La ville de Saint-Denis prendra toute sa part dans ce processus, mais n’acceptera plus d’assumer seule cette mission alors qu’elle accueille aujourd’hui 4000 places d’hébergement d’urgence.
Mathieu Hanotin
Maire de Saint-Denis, Président de l’EPT Plaine Commune